Qui êtes-vous, Paula Goldstein Di Principe ?

Je suis une Essex girl sans accent, une directrice de création, une journaliste, une voyageuse, j’essaie de profiter un maximum de la vie.

Votre background ?
J’ai grandi à la campagne dans le comté d’Essex, à l’est de Londres, lieu réputé pour ne pas abriter les filles les plus chic d’Angleterre. À 16 ans, mes professeurs m’ont suggéré de quitter l’école, car je n’étais pas l’élève la plus assidue qu’ils aient eu le plaisir de rencontrer. Ce fut donc chose faite. Je me suis inscrite à l’école d’art locale. Après une année passée là-bas, j’ai changé d’air, direction Londres. La seule école qu’on pouvait commencer à 17 ans sans diplôme était le London College of Fashion. Je m’y suis donc inscrite, ce qui m’a permis d’accéder au magazine Dazed & Confused en tant qu’assistante. Puis je suis devenue une de leurs collaboratrices avec le lancement du site.

Votre famille ?
Du côté de mon père, on est juif polonais et allemand, et du côté de ma mère, on est écossais et irlandais. Ce qui signifie que je ne peux aller pas au soleil, mais que je peux boire beaucoup.

Qui fait quoi ?
Mon père était un banquier la semaine et un hippie le week-end, et ce jusqu’à sa mort (je n’avais que 20 ans), alors que ma mère est psychothérapeute. Mon mari, Simon Di Principe, est un photographe de portraits, qui shoote sur pellicule et passe des heures à comparer les couleurs afin de trouver le ton parfait dans sa chambre noire. Un perfectionniste.

Vous avez imaginé voyagedetudes.com, quel est son concept ?
Alors que je parlais de mes voyages avec l’un de mes amis à l’aéroport de Pise, nous nous sommes rendu compte qu’il n’existait finalement rien sur le récit de voyage sur le net. Pour voir si cela intéressait les gens autour de moi, j’ai commencé à leur raconter mes aventures, le genre qui ne se capture pas d’un doigt sur Instagram, et j’ai mis en place un espace dédié à ces histoires à partager sur Internet. Ainsi est né voyagedetudes.com, un lieu d’expression plein de concepts astucieux, comme celui d’envoyer une carte postale via le site à un destinataire qui la recevra sous forme papier. Le véritable objectif du site est d’encourager les gens à chercher de nouvelles expériences, à vivre et à se faire de nouveaux amis, donc communiquer.

En plus de votre site internet, vous êtes une proche collaboratrice du magazine Purple, dites-nous en plus ?
J’ai rencontré Olivier Zahm il y a quatre ans. À cette occasion, il m’a demandé de m’occuper du lancement de purple.fr. Je m’étais occupée précédemment du lancement du site de Dazed & Confused et de POST, le premier magazine de style exclusivement sur iPad, avec le directeur artistique Rémi Paringaux. Ce fut un moment vraiment excitant pour moi, la publication en ligne en général était à son apogée. Purple et donc Olivier et Caroline Gaimari (la directrice de la mode) m’ont donné l’occasion de construire un site extraordinaire, et d’y développer mon sens créatif. Quelque mois plus tard, mon rôle a légèrement évolué puisque je suis devenue directrice de Purple Boutique. Purple, c’est une famille. Tout le monde travaille sur tout et je suis très heureuse d’appartenir à cette communauté.

Votre premier souvenir mode ?
J’ai toujours eu la passion des vêtements. Lorsque j’étais enfant, j’adorais le rose et je détestais les pantalons. Pour moi, s’habiller, c’est s’exprimer et communiquer. Mon style n’a jamais été celui des autres.

Dans votre dressing, on trouve quoi ?
J’ai une obsession pour les manteaux. Mon mari essaie d’imposer une nouvelle règle à la maison qui est que si un nouveau manteau rejoint ma collection, alors je dois dire adieu à un autre. Mes placards sont un mix entre du vieux hippie et du nineties, de l’excentrique et du classique. Et j’ai aussi tendance à acheter le travail de mes amis designers, je suis donc très attachée à chacune de leurs pièces.

Vous ne voyagez jamais sans votre valise…

J’adore Globe-Trotter, très old school british. Sinon, pour la légèreté, c’est surtout Eastpak ou Filson.

La plus belle robe pour laquelle vous ayez cassé votre tirelire ?
Une robe de bal Valentino achetée chez Dover Street Market. J’attends maintenant le bon moment pour la porter, même mon mariage n’était pas adapté à la robe.

Vos icônes ?
Bella Freud, Laura Bailey, Anna Freemantle et Amanda Harlech.

Vos designers préférés ?
Je connais depuis des années J.W. Anderson (Loewe), et j’ai toujours su qu’il deviendrait une superstar. J’adore les imprimés de Suno, le style de Simone Rocha et d’Ashley Williams, et Nicolas Ghesquière pour Louis Vuitton reste la perfection.

La couleur de vos cheveux n’est jamais la même d’une année sur l’autre, à qui doit-on le résultat ?
À l’équipe du Vidal Sassoon sur King’s Road, et plus particulièrement à Ida, qui s’occupe de moi depuis mes 16 ans, c’est un peu comme ma tante, et à Matt, mon coloriste. Avec eux, j’expérimente. Pour mon mariage, ils m’avaient convaincue d’adopter un blond avec une nuance d’orange foncé façon super-héros.

Ce qui fait de vous une vraie Anglaise ?
J’ai réalisé que j’en étais vraiment une le jour où j’ai commencé à travailler avec des Français. J’ai dû dire « désolée » un million de fois. De plus, entre la couleur rose de mes cheveux et mon style vestimentaire, je ne passe pas forcément inaperçue, contrairement à Londres.

J’ai lu que votre père était un fan de musique country, vous aussi ? Avez-vous vu Dolly Parton au festival de Glastonbury ?
Non, cette année, je n’ai pas pu y aller, j’étais débordée. Tous ceux qui l’ont vue m’ont dit que c’était totalement dément. Je rêve d’aller à Nashville l’année prochaine.

En tant que globe-trotter qui ne compte plus les miles et qui est réputée avoir toujours les plus belles chaussures à ses pieds, sur quelles marques jetez-vous votre dévolu ?
Je ne porte que des talons de mon amie Charlotte Olympia, des boots Toga et mes Jazz de Repetto.

À quoi reconnaît-on un voyage réussi ?
Aux souvenirs qu’il vous laisse.

La dernier en date ?
Je viens de passer trois semaines à Los Angeles. Avec mes amies Langley Hemingway, Rebecca Dayan et la photographe Amanda Charchian, nous avons conduit jusqu’à Big Sur, où nous avions pour mission de faire la couverture d’un livre de voyage, nous avons séjourné dans la Rainbow House, assisté à une bénédiction pour la nouvelle lune, et sommes restées de longs moments assises nues dans des sources d’eau chaude. Quel voyage !

Le plus drôle ?
Je suis allée à Gstaad pour le voyage Asmallworld en décembre dernier, le week-end était à mourir de rire, on se serait cru en classe de neige option mode. Chelsea Leyland a réussi à détruire une maison de pain d’épice géante en essayant d’en manger un petit morceau en coin, les invités passaient leur temps à se jeter dans la neige en bikini, à se tromper d’aéroports, à rater leurs taxis et à perdre leur portable sur les télésièges…

Et le pire ?
Saint-Pétersbourg, je suis restée malade du début à la fin du séjour, sans parler du room-zéro-service et de l’ambiance maussade de l’hôtel.

Votre ville préférée ?
Istanbul pour son mélange Europe/Asie et son énergie.

Vos projets ?
Entre mon site et Purple, j’ai déjà bien assez à faire. De plus, je travaille sur un livre et je suis en train de monter pour mon site une section e-shop qui permettra d’acheter mes coups de cœur voyage, ainsi qu’une section vidéo pour vivre mes aventures à mes côtés.

Ciné, série, roman, dites-nous tout ?
Quand je pars en voyage, je lis tous les jours le NYmag.com, le Guardian, et je regarde tous les sites mode les plus influents pour le boulot. Mon film préféré est La Barbe à papa. Question musique, j’adore le sixties lazy et les groupes seventies, j’ai toujours un petit faible pour la disco quand l’heure des longues nuits d’été a sonné. La chanson qui me trotte dans la tête en ce moment n’est autre que le dernier morceau de Singtank, Can You Hear Me. Et question télé, j’adore la série Nashville. J’adorerais être une star de country-western.

Vos adresses ?
Mon musée préféré est la Tate Modern, j’y passe des heures juste pour profiter de leurs grands espaces. Le bar où tout le monde veut aller en ce moment est celui de l’hôtel Firehouse sur Chiltern Street, le Chateau Marmont londonien, puisque c’est André Balazs qui en est le propriétaire. J’aime aller dîner chez Rita’s (175 Mare Street London E8 3RH), au Duck Soup (41 Dean Street London W1D 4PY), au Nopi dans Soho (21-22 Warwick St, London W1B 5NE) et chez The Modern Pantry (47-48 St John’s Square, Clerkenwell, London EC1V 4JJ). Et pour danser, le Basement (10 Berners Street London W1T 3NP).